Énergie photovoltaïque

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Rentable en moins de 10 ans

La filière photovoltaïque française ouvre une nouvelle page prometteuse de sa jeune existence. Après une décennie où les tarifs d’achat du kWh ont diminué trimestre après trimestre, la tendance s’inverse enfin depuis l’annonce, de la part du Gouvernement, de vouloir accélérer le développement des énergies renouvelables dans un contexte de crise énergétique inédite.


En février dernier, un nouvel arrêté est venu entériner pour la 3e fois depuis mai 2022, une nouvelle revalorisation du tarif d’achat pour les centrales PV de 0 à 500 kWc destinées à l’autoconsommation avec vente du surplus et l’injection réseau.

Avec une augmentation de la valorisation de l’énergie produite de plus de 16% sur les 5 familles de puissance du guichet ouvert (0 - 500 KWc), on passe ainsi de 10,70 cts à 12,28 cts pour la famille 36-100 KWc, et de 11,07 à 12,87 cts sur la tranche 100-500 kWc... Cette dernière étant celle qui est la plus susceptible d’intéresser les propriétaires de grands bâtiments comme les industries, les agriculteurs ou les enseignes de la grande distribution. « Concrètement, pour un projet de 500 kWc, cette augmentation va rapporter 10 000 euros de plus par an, soit 200 000 euros en vingt ans pour son propriétaire. »

Des tarifs bonifiés grâce au coefficient K

A la revalorisation des tarifs d’achat, s’ajoute une bonification supplémentaire via l’ajout du coefficient K. Celui-ci se multiplie au tarif d’achat bloqué au moment de la demande de raccordement, ce qui permet d’améliorer la rentabilité économique de son installation photovoltaïque. 

« Il faut remonter à 2013/2014, pour retrouver des tarifs de valorisation de cet ordre-là. » Ce coefficient a un effet rétroactif, ce qui veut dire que tous les dossiers déposés depuis le 1er novembre 2022 peuvent en bénéficier.

Point important : pour les projets compris entre 100 et 500 KWc, le coefficient pris en compte est celui en vigueur 6 mois après la demande de raccordement initiale. « L’objectif de ce coefficient K est de « compenser » le contexte inflationniste, afin de maintenir l’attractivité et la rentabilité des centrales photovoltaïques. »

Sur les 3 derniers trimestres tarifaires, le coefficient K est passé progressivement de 1,13 à 1,253, pour être actuellement, et jusqu’au mois d’avril inclus, fixé à 1,313. Il ne devrait pas fléchir au cours des prochains mois au regard contexte actuel.

Un retour sur investissement qui se raccourcit

Cette hausse du tarif d’achat bonifié avec le coefficient K permet non seulement de compenser la légère augmentation du prix des installations et des matières premières, mais elle améliore grandement la période de retour sur investissement.

Pour un projet « type » de 300 kWc, il faut prévoir un budget d’investissement compris entre 220 000 et 250 000 euros sur un toit prêt à recevoir, sans travaux préalables. A cela s’ajoute le montant éventuel du raccordement réseau qui peut varier fortement de 3 000 à plusieurs dizaines de milliers euros. « Si on investit 300 000 euros dans une installation de 300 kWc en injection réseau, on peut l’amortir en huit ans à peine désormais en générant un chiffre d’affaires annuel de 40 000 euros… »

Un retour sur investissement qui est encore plus intéressant pour les installations photovoltaïques destinées à l’autoconsommation avec vente au surplus. « Si on prend l’exemple d’une entreprise qui est au tarif jaune, soit une certaine puissance de consommation, l’autoconsommation va lui faire économiser entre 25 et 30 cts/kWh. Ce qui veut dire qu’une installation de 250 000 euros, à raison de 75 000 euros économisés par an, serait rentabilisée en seulement trois ans. »